Diawahirou rassa-il : DIXIÈME LETTRE DES OUVERTURES

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Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux,
Concernant la question sur la différence entre l’âme, (nafs)
et l’esprit, (rouh), nombreux sont les savants commentateurs
qui fouillent en elle, mais tous les arguments qu’ils apportent
ne suffisent pas à l’établissement d’une différence entre les
deux. Il n’y a en réalité pas de différence. L’esprit se rapporte
à l’état divin (lâhôt) tandis que l’âme se rapporte à plan de
l’âme (nâssôt). L’âme est créature et l’esprit d’ordre divin. Le
lieu de l’âme est le bas monde, de la royauté, du témoignage,
des formes; des créatures; de l’extérieur; des corps; et c’est
l’ensemble de ce que l’on connait en rapport avec les cinq
sens apparents que sont l’ouïe; la vision; l’odorat; le goût et le
toucher.
Le lieu de l’esprit est l’autre monde, le monde du royaume;
de l’inconnaissable; (ghayb) du sens, (ma’nâ) de la nature divine; (amr) de l’intérieur; (bâtin) et des esprits, (arwâh). Et
le monde de l’esprit est l’ensemble de ce que l’on connait, en
rapport avec les cinq sens cachés que sont l’intellect; (aql) le
cœur; (qalb) le secret; (sirr) l’esprit; (rouh) et l’occulté;
(khafiyyi). A ces deux mondes sa parole fait allusion, majestueuse soit sa louange: « La création et le commandement
n’appartiennent qu’à Lui. » Le mur d’A’râf: 54
Et sa parole: « Et ils t’interrogent au sujet de l’âme, – Dis:
«L’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur» » Le Voyage
nocturne: 85
Le voilé, pensera qu’il y a en ceci, une réponse pas claire,
alors qu’elle est claire et pure. Comprends !
Ibn Abbas a dit: « En l’homme, il y a l’âme et l’esprit. L’âme
est ce pourquoi existent l’intellect et le discernement. L’esprit
est ce pourquoi existent l’âme et le mouvement. De cela,
Dieu seul sait.
Pour ce qui est de la distinction entre l’esprit des animaux
et des hommes; l’esprit humain est le fardeau de la reconnaissance, ainsi aussi que de la connaissance et de la foi que
ne dissout point la terre. Dieu a défendu à la terre
l’absorption des corps des prophètes; des véridiques et des
martyrs.
L’esprit des animaux lui, ne porte pas la charge de la reconnaissance; de la connaissance et de la foi, et le sable absorbera sa place, (son corps).
La vérité, c’est que la réalité de l’esprit provient d’un ordre
appartenant à notre seigneur, (amrou rabbî) et que le monde
de l’ordre divin, (‘âlamoul amr) a été créé à partir du néant,
alors que le monde des créatures a été créé à partir de
quelque chose comme indiqué précédemment, Dieu n’ayant
donc rien créé.
La première création d’Allah avant toute chose fut le
prophète Mouhammad, (saw) et dans la mesure où il apparait
dans certains hadîths que la première création d’Allah est
l’ange (malakan kourôbiane); ou la plume; ou la lumière; ou
l’intellect; ou l’or; ou les pierres précieuses; tous ceux-ci sont
des allusions à l’esprit, (rouh) du prophète Mouhammad,
(saw), et dans le contexte de la signification de ses formes
est apparue la multiplicité de ses noms qui nomment une
seule et même chose.
Et ceci suffit comme réponse, et il te suffit bien sûr, cette
belle indication.
Quant à ce qui regarde l’âme, l’intellect, l’esprit, le secret,
et le cœur dans les degrés du prophète, (saw) j’en ai suffisamment traité et y ai répondu. quant aux règles qui concernent ceux qui sont en cours d’initiation et qui cheminent
vers Dieu le très haut, eux mêmes enjambent l’âme jusqu’à
leur accession dans l’enceinte du cœur et ils ré enjambent
jusqu’à l’enceinte de l’esprit et puis, encore une fois, jusqu’au
monde du secret, (‘âlamou-s-sirr), ré enjambant de nouveau
jusqu’au monde occulté, (‘âlamoul khafiyyu) et de traverser
le monde occulté vers le rivage de la réalité; et ils s’éteignent
alors, complètement au delà de leurs attributs humains; et ils
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se noient dans les vagues de la réalité de son être; et ils connaissent alors Dieu en lui même.
Et c’est Allah qui accorde à la grâce.
Concernant la confiance en Dieu, (tawakkul) c’est s’en remettre à Dieu, avec la confiance et la certitude que nul ne restreint ni n’octroie autre qu’Allah. Il existe aussi en cela des
stations, (maqâmât). Et il s’agit, dans la règle du profane,
(‘âm) d’aller au delà des raisons pour s’adosser au créateur de
toutes les causes; pour le particulier, (khâs) il rompt toutes
causalité pour le créateur; et pour le particulier dans la particularité, (khâssatil khâs) il tranche tout pour se suffire de
Dieu.
Pour ce qui est de la différence entre la soumission totale à
la volonté divine, (taslîm) et l’acte de confiance en Dieu,
(tafwîd) par le fait de s’en remettre à lui; le tafwîd, se situe
avant la descente d’un décret, et son sujet ne choisit pas. Le
taslîm lui, se situe après la descente d’un décret et il constitue
la fuite, loin de tout choix et le retour à Dieu. Le tafwîd est
supérieur. comprends.
Pour ce qui concerne l’amour de Dieu pour le serviteur,
c’est que Dieu veuille pour lui les bienfaits de ce monde et de
l’autre. Et son amour pour l’ensemble des créatures revient à
les avoir créées simplement. Par ceci s’affirme ce que dit
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Cheikh, (ra) à propos des mécréants. Le sens en est son dessein de les créer, ce à quoi un hadîth fait allusion: « J’étais un
trésor caché , et j’ai désiré être connu… jusqu’à la fin ». Le remerciement est le contraire du mécontentement; et l’être
d’Allah le très haut est éternellement digne de louange,
depuis le commencement, jusqu’à la fin.
Concernant la vision contingente, il dit: « De Ses serviteurs
cependant, Il n’agrée pas la mécréance. »  » Et si vous êtes
reconnaissants, Il l’agrée pour vous » Les Groupes: 7
« Je place ma confiance en Allah, mon Seigneur et le
vôtre. Il n’y a pas d’être vivant qu’Il ne tienne par son toupet. » Hûd: 56
« alors que c’est Allah qui vous a créés, vous et ce que
vous fabriquez?» » Les Rangés: 96
Au commencement donc, Dieu est satisfait et l’instant
même où le serviteur commence à pécher, il est irrité. Au
commencement, il aime et, à l’instant de la mécréance, il
n’aime pas, devenant ennemi. Allah le très haut a dit: « car
Allah est l’ennemi des infidèles». » La Vache: 98
En ceci, sache que Dieu est celui qui aime; déteste; donne
l’amitié; devient ennemi; donne l’agrément et le courroux et
la destruction, alors qu’il la déteste.
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Si l’on témoigne de ses œuvres ressemblant à la destruction; c’est en réalité une réparation au sein de la réalité des
choses. Je nomme la sainteté du roi de majesté et de
générosité.
Si je parviens à gagner du temps, je t’éclaircirai d’un pur
commentaire concernant les plans du divin et sa toute
puissance.
Wa Salam.
Écrite par Ibrahima Ibn El Hadji Abdallah At-Tidjânî, à
Kossi, par une matinée de Samedi, dans les treize jours
passés du mois de rajab 1351 de l’hégire.
La première station est la confiance en Dieu, (tawakkoul)
la deuxième; la soumission totale, (taslîm) et la troisième;
l’acte de confiance et de remise en Dieu, (tafwîd).

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