Etoile divine: Baye Mallé Thiam, le mystérieux soufi

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Né le 1er juin 1903 à Kébé Walo, Oumar Mallé Thiam dit « Baye Mallé » fut le quarantième disciple de Cheikh Ibrahima Niass. Ces parents, Ibra Yacine et Fatou Touré sont originaires de Keur Tapha Alassane. Ils quittèrent le Fouta Toro depuis très longtemps pour s’installer dans le Saloum d’où ils créèrent ce village. Oumar Mallé Thiam, homonyme d’El hadji Oumar Foutiyou Tall, a œuvré durant toute son existence à la promotion de l’Islam
et de la Fayda en particulier au côté de son marabout et guide Cheikh Ibrahima Niass.
 «  Baye Mallé Thiam », comme l’appelait ses proches, Mallé Thiam était l’un des grands soufis qu’a connu le monde. Il s’est éteint le samedi 9 septembre 1995 à Kaolack à son domicile et inhumé le même jour. Son Mausolée se trouve au Cimetière de Médina Baye.
Sa rencontre avec Cheikh Ibrahima Niass se résume à « Ana Nafsou Wal Afahou Ma Mara Aytahah Taranihi Wa Inni Koulou Min hinda Rabihi »
Oumar Mallé Thiam faisait parti l’un des disciples qui ont le plus marqué l’histoire de la Fayda. Sa rencontre avec Cheikh Ibrahima Niass n’était pas fortuite et date de longtemps.
Les deux hommes se sont rencontrés à Léona Niassène. A l’époque, ils étaient des enfants. Cheikh Ibrahima Niass vivait à Léona Niassène près de son vénéré père, en l’occurrence, El hadji Abdoulaye Niass « le grand ».Un jour, Babou Yacine (le frère de son père) a envoyé Baye Mallé chez son marabout El hadji Abdoulaye Niass à Léona Niassène. Il a donné 150 Ngourdi (la monnaie de l’époque) et 13 poulets plus une lettre à remettre à El hadji Abdoulaye Niass. A son arrivée à Léona Niassène, il remet l’argent, la lettre et douze poulets (l’un était mort en cours de route) à El hadji Abdoulaye en lui disant que c’est de la part de son père Babou Yacine. A son tour, El hadji Abdoulaye lit la lettre attentivement et appelle Cheikh Ibrahim Niass (petit à l’époque).



Il lui dit : ‘répond la lettre  de Babou Yacine’. Cheikh Ibrahima Niass, sans savoir ce qui est mentionné sur la lettre de Babou Yacine, prend un papier et une plume et répond Babou Yacine. Quand El hadji Abdoulaye lui dit : ‘merci, c’est la bonne réponse que je voulais entendre’. Tout ça n’a pas échappé les yeux de Baye Mallé Thiam qui se poser des questions dans la tête en disant : ‘comment ce petit peut répondre une lettre dont il n’a pas lu auparavant ?’ Avant de repartir, Cheikh Ibrahima Niass appelle Baye Mallé et lui demande son nom. Il lui dit ‘Mallé Thiam’ et Cheikh Ibrahima Niass de poursuivre : ‘je ne sais pas qui mais toi je suis ton Baye (père) ‘. Mallé Thiam se dit : ‘celui là est bizarre. Je le connais même pas et il me dit qu’il est mon Baye (père)’. C’est de là que vient le Bayti « Ana Nafsou Wal Afahou Ma Mara Aytahah Taranihi Wa Inni Koulou Min hinda Rabihi »
Mallé Thiam est le premier à appeler Cheikh Ibrahima Niass sous le nom de « Baye ».  Cheikh Ibrahima avait rappelé Mallé Thiam qu’il allait l’envoyer le lendemain à Kaolack, à cette époque Cheikh Ibrahima était à Kossy. A 3 heures du matin, Mallé s’est allé passé le reste de la nuit devant la porte de Cheikh Ibrahima. A l’appel du muezzin pour la prière du matin, Cheikh Ibrahima qui sortait dans sa chambre pour rejoindre la mosquée, sentait une certaine force qui contrait sa porte. Réussissant à ouvrir la porte, il trouve Mallé Thiam couché et il dit : ‘Cey Mallé sama dof bi, loy def fi wakhtou bi‘ (Mallé mon fou que fais tu ici à cette heure-ci ?). Mallé lui répond : ‘ « Baye », il n’est pas poli de faire attendre son marabout lorsqu’il a besoin de son disciple’. Mallé Thiam lui dit : ‘je suis ici parce que tu m’as dit que tu allais m’envoyer à Kaolack’. Alors, le matin, tout le monde dit ‘Mallé Thiam a encore parlé. Il a surnommé Cheikh Ibrahima « Baye »’. Ce fut un grand bruit à Kaolack, Kossy et dans tout le Saloum, pourtant, Cheikh Ibrahima n’est pas aussi âgé que Mallé. Quand on a dit à Cheikh Ibrahima, il a répondu que Mallé avait raison de l’appeler « Baye », car, il est le père de tous les mortels. ‘Mallé est le premier à le comprendre’, disait Cheikh Ibrahima Niass. Alors reviens le Bayti « Ana Nafsou Wal Afahou Ma Mara Aytaha Taranihi Wa Inni Koulou Min hinda Rabihi ». Baye Mallé affirma alors : ‘Je ne suis pour rien, ce qui avait parlé à Moussa sous l’arbre qu’il n’y a rien que lui et que tout le monde sait que l’arbre n’a point de langue. C’est celui là qui est descendu sur Mallé Thiam pour qu’il puisse dire « Baye »’. C’est de cette façon qu’est né le nom « Baye » grâce à Mallé Thiam. Depuis sa disparition en 1995, l’héritage de Baye Mallé Thiam est assuré par son fils Djim Mallé Thiam ainsi que ses innombrables disciples dont Cheikh Baye Doudou Biteye, Cheikh Mansour Thiam, Cheikh Baye Hady Thiam entre autres. De nos jours, ils comptent des milliers et des milliers de disciples à travers le territoire national voire international. « Walay, Baye Niass amoul morom » (incontestablement, Baye Niass n’a pas d’égal ».

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