Poème: AU NOM DE LA FOI, DE LA RAISON ET DU ZIKR extrait du livre de Sheikh Alassane Sène « Tarëe Yallah », La foi, la raison et le Zikr.

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Au moment où j’écrivais cette élégie dédiée à celui dont la Lumière Sublime a couvert tout le périmètre de mon cœur, toute la surface de mon corps, toute la superficie de mon âme et les rayons de mon esprit, mes larmes ne cessent de déferler, merveilleuses dans un bonheur inouï, me procurant une toute nouvelle inspiration à le chanter partout où mon subconscient me conduit, sans jamais perturber les rayons de ma conscience.

Je vis dans ces heures de bonheur, dans ces moments qui m’ont administrés une dose de connectivité spirituelle ; un
rêve qui s’est enfin exaucé ; celui qui m’a poussé à comprendre que ce n’est pas parce que certains te critiquent que tu dois renoncer à ton objectif ; que ce n’est pas parce que certains ne sont point d’accord avec ta démarche que tu dois renoncer à celle-ci. Mais bien au contraire il te faudra persévérer dans la détermination, la patience et  l’adversité.

Je T’ai encore et encore chanté, telle est ma mission sur terre de Te louanger sans jamais, jamais me lasser. Quel que
soit le degré de mon inspiration, je cherche à devenir tisserand des mots, pour en faire tout au long de mon séjour que Tu as bien voulu rendre heureux, une belle prose avec laquelle je me couvre, échappant de manière inéluctable à ce vent périlleux, qu’ont voulu déclencher, les parrains de la violence.

J’ai compris alors que je devais écrire sans jamais cesser de rendre grâce à Dieu l’Omnipotent, qui m’a généreusement octroyé cet élan de panégyriste, sur cet Homme ô combien Merveilleux qui est la Vitalité Absolue.

J’ai compris alors que c’est dans cette écriture que résidait ma paix intérieure. Elle m’envahit petit à petit et me prend sous ses ailes, élaguant ainsi la souffrance de mon corps, amenant mon esprit à l’apaisement, et pourtant mon
corps demeure un éternel souffrant ; bonheur exalté.

J’ai compris alors tout le bonheur que j’ai dans l’éternelle recherche de quiétude absolue que tout mon être me réclame et que mon âme ne cesse de distribuer à mes organes. Cette quiétude absolue qui réside au plus profond de moi-même, demeure dans une station spirituelle. Elle m’élève dans les cieux et m’ouvre la porte  d’une dimension ésotérique, où j’ai l’honneur de décrypter  la succession des événements  dans  le temps et dans l’espace. Mais le plus prééminent est que dans ce lieu de concentration mystique, les Saints sont en ordre dans l’attente d’être reçu par le Maître des Saints, Muhamad Al Mustafa (psl).
Ma vision de la vie est perplexe car mon œil est tourné vers le silence complexe des morts, qui vivent le soir, tard dans la nuit, ne trébuchant jamais et retournant vers Fajar à la station où la Sublime Lumière exalte les esprits
dans une générosité inégalée.

Ô Nabi Rahma (psl), Miséricorde par excellence ! Sache que je pleure dans le bonheur, et dans mon bonheur vêtu de tolérance jamais perturbée, réside une quiétude raffermie que je n’avais jusqu’ici jamais sondée. Et point je n’ai cessé
d’observer Ton Bonheur malgré cette souffrance qu’ils n’ont cessé de T’affliger. Et ta réplique face à ce désordre fut le pardon et la tolérance.

Quand je parle de Toi Ô Muhamad Muntaha (psl), la chaleur dégagée par mes veines irriguant mon sang, soulage au plus haut degré mon âme et la preuve de cette  corrélation est ce sourire que je t’ai emprunté, et ce regard qui m’a dorloté, changeant la rotation de mes pupilles, et je me métamorphosais dans moi-même, devenant autre que moi-même, dans le silence des Saints morts-vivants qui vivent en Toi-même (psl).

Te chanter m’a amené à visiter des univers en moi-même que je n’avais jamais découverts et pourtant qui étaient logés derrière chacun de mes organes jouxtant mes artères.

La raison m’a isolé faisant de moi un disciple rationnel, dans un silence lourd inaltéré ; et dans une certaine mesure qui a arraisonné toute autre raison.

J’ai pourtant parcouru un long sentier qui m’a mené vers le sanctuaire des inspirés, et ceci fut un merveilleux parcours dans la voix qui mène vers Ta Sublime Lumière qui détend l’axe de rotation de la colonne vertébrale.

J’ai pourtant navigué dans le silence des vagues qui parlent à leurs locataires, mais  je n’ai point rencontré un seul de ces locataires qui ne prie pas sur toi, car tous, en ordre respectueux ont tissé des liens incassables pour bénéficier de Ton Intercession.

J’ai pensé à ma frustration quand je ne suis point inspiré et l’inspiration me parla à voix basse,  me dictant Tes Qualités que les saints mort-vivants ont empruntées, pour Te chanter dans la douceur ; matinée ininterrompue.

Cette belle matinée m’a réveillé et j’étais alors plongé dans un sommeil lourd et profond, sentant qu’elle me bouscule, j’ai décidé alors de disqualifier cet état de repos anormal, pour affronter les vraies réalités ; le zikr a-t-il interpellé le mystique ?

L’être humain est parfois meurtri dans son enroulement, il n’est pas bien dans son fort intérieur, il voudrait rester dans une totale solitude, il se pose la question de savoir le pourquoi de cette crise installée chez lui, comme un venin mortel et, face à ce dilemme, il n’arrive pas à trouver la réponse adéquate. Néanmoins il est persuadé qu’il ne va pas bien. Et le paradoxe est qu’il s’est couché la veille dans une nuit pleine de douceur
et en parfait état.

C’est là qu’agissent les Sallatou alan Nabi (psl) pour apaiser l’être et redynamiser son for intérieur.
C’est encore là qu’agissent les Sallatou alan Nabi (psl) qui permettent à l’esprit d’être  alerte et raffiné dans toute démarche spirituelle.
A côté de cette situation ambiguë, se présente un autre effet qui retentit dans l’esprit- matière de cet être humain,
qui a le choix entre se focaliser sur ces Sallatou alan Nabi (psl) ou rester dans son champ de colère montante et malheureusement, souvent son choix est erroné, parce que basé sur une psychologie que lui-même n’arrive pas à cerner, quel  paradoxe ! 

Quelle est la motivation de sa colère ?
Est-ce parce que la vie l’a lâché, faisant de lui, dans la sénescence, un être moribond ?
Ou encore, est-ce parce que lui-même avait pris une certaine distance, sans aucune aise, avec sa vie, oubliant les détails qui la régissent ? Quelle ambiguïté !
Mon rêve s’est exaucé faisant de moi un homme libre dans la spiritualité, atteint par le désir de rester constant dans
cette Sublime Voie tracée qui mène vers Al Mustafa (psl).

Le repas servi est exquis certes, mais dans ma bouche rongée par les aphtes, mon âme a décidé de se pencher sur les
pratiques renouvelées du zikr, dans un mystère impénétrable, où mon corps  manœuvre, sans faille aucune, les rayons fertiles de la non-violence, du pardon et de la tolérance, quelle que soit ce que la nature nous offre comme adversité.

L’âme a fait connaitre à mon âme la densité névralgique d’une passion déserte et sans aucun fondement alors, me suis-je tourné vers une toute autre concentration ; amour propre, souillure impropre, tournant le dos à une âme riche injectée et propre. Te chanter et T’adresser mes prières, sans jamais me pencher sur le nombre de fois que ma foi a eu la belle occasion de demeurer dans cette constance qui est le levain de ma paix intérieure, le socle de ma nourriture et l’engrais à qui aucune terre cultivable ou aride n’est allergique.

Ô Prophète Muhamad (psl) Tu as accordé à tous ceux qui Te chantent un espace inviolable, une douceur dans l’âme et une âme purifiée ; dirigeant toute une communauté dans un rapport clairvoyant.

Les grains de sable sont persuadés que mes pas ne vont qu’à l’encontre des bienfaits provenant de leur contact avec
l’engrais disséminé dans les tréfonds des veines d’une chaire chérie dans son état exalté. Je demeure solide dans cette pratique et j’y ai compris qu’il n’y a dans cette voie qu’une seule et unique lumière provenant de Ta Sublime Beauté, majesté pure, lien étroit avec le Tout Puissant, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, l’Incommensurablement Immense exalté soit-Il.

Sallalahou ala Muhamad (psl).

            Extrait du prochain livre de Sheikh Alassane Sène « Tarëe Yallah »,La foi, la raison et le Zikr.

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